Les règlements de compte rythment la vie à Marseille et en Corse. Mais selon Thierry Colombié, spécialiste du grand banditisme en France, les deux situations ne sont pas comparables. Les règlements de compte rythment la vie de Marseille et de la Corse. Il y en a eu 14 dans la première depuis le début de l'année et 13 dans la seconde. Les situations de part et d'autre de la Méditerranée sont-elles comparables?
Non c'est complètement différent. C'est comme si on comparait une grande multinationale avec des PME. Dans les cités marseillaises, on a à faire à de la délinquance, pas à un système mafieux. On assiste actuellement à des règlements de compte sur le marché des stupéfiants, notamment celui de la cocaïne qui est très ouvert et concurrentiel.
En Corse, on est en présence d'une criminalité organisée qui dépasse largement les frontières de l'île. On évoque un "milieu corso-marseillais" mais ce dernier s'étend bien au-delà de la France. Ces groupes criminels investissent partout dans le monde et sont en contact permanent avec les mafias du monde entier - en Italie évidemment, mais également en Chine, en Amérique latine, au Japon... Ces firmes sont à la tête d'activités illégales - drogues,machines à sous et parties de Poker clandestines, rackets, escroqueries... - mais également d'entreprises légales qui leur servent notamment à blanchir l'argent. Ils ont surtout des ramifications dans toutes les sphères de la société, y compris chez les hommes politiques, les banquiers ou les avocats.
On sait à Marseille que les délinquants se font la guerre pour régner sur le trafic de drogue. A quoi sont dus les règlements de compte en Corse?
En Corse, on ne tue pas comme à Marseille: c'est une solution de dernier recours, lorsqu'une concertation n'a pas abouti. On ne tue généralement pas à la va-vite, pour un oui ou un non. Il faut savoir que la mafia aime l'ordre car c'est bon pour les affaires. Dans le "milieu", on ne fait pas appel à la police mais à la justice privée pour régler les conflits une bonne fois pour toutes. Lire la suite...
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