"L'Union européenne devrait favoriser... l'utilisation des patrimoines criminels confisqués au bénéfice de la communauté" cit. Commission européenne contre le crime organisé

jeudi 26 avril 2012

OLE 2012 : Universités d'été contre le crime organisé

Voir "mondialisation", "blanchiment" et "paradis fiscaux" dans le petit dictionnaire énervé de la mafia
Université d'été 
contre le crime organisé
The 2012 edition of OLE - Otranto Legality Experience (see OLE 010OLE 2011will be held in Lecce and Otranto, Italy, from July 16th to July 29th, 2012.

It is divided into three parts: 




Summer School: Lecce, July 16th-20th
The Summer School is open to the participation of 65 students. By attending the Summer School students acquire university credits. (More information at www.ole2012.org .) To enroll, go to the Summer School Application page. Deadline to apply: May 31, 2012.

Summer Camp: Lecce, July 23rd-27th
The Camp foresees 100 seats available. This year's thematics cover arms trafficking, finance & crime, drug trafficking and EU response related issues. (More information at www.ole2012.org .) To enroll, go to the Camp & Forum Application page. Deadline to apply: June 15, 2012.*


OLE Forum: Otranto, July 27th-29th

The forum is open to the public and participants do not need to enroll. However, accomodation can be provided for those who attended the Summer Camp. The programme consists of public debates with Italian and international guests to be held at the main square in Otranto.

All the information, programme, etc., is available at www.ole2012.org .Apply now!

samedi 21 avril 2012

ITV Mario Vaudano à Euractiv : « La France couvre les fraudes aux fonds européens »

Propos recueillis par Marie Herbet

Mario Vaudano : 
« La France couvre les fraudes aux fonds européens » 
Pour ce magistrat italien, ancien conseiller auprès de l’Office européen de lutte antifraude, la corruption peut prospérer en France, car les poursuites judiciaires sont peu fréquentes. Minée par le crime organisé, l’Italie se montre au contraire pugnace.


Aujourd’hui à la retraite, le magistrat Mario Vaudano a exercé à Turin, Rome et à Bruxelles au sein de l'Office européen de lutte antifraude. Il a été amené, au cours de sa carrière, à travailler en collaboration avec le juge antimafia Giovanni Falcone, assassiné en 1992. Un cas d’escroquerie portant sur 1,3 millions d'euros de fonds nationaux et européens vient d'être repéré en Calabre. L'argent public a été détourné au profit de propriétaires privés qui s’en sont notamment servis pour restaurer leurs villas personnelles. Comment en est-on arrivé là ?

La suite : http://www.euractiv.fr/mario-vaudano-france-couvre-fraudes-fonds-europeens-interview
Copyright © EurActiv.fr

En 2001, un documentaire d'Arte revenait sur un exemple historique de fraude à l'Union :



vendredi 20 avril 2012

ITV Corse matin 20 avril 2012

Voir "Antimaifa" dans le petit dictionnaire énervé de la mafia

Fabrice Rizzoli, Chercheur passionné par le phénomène mafieux, on se l’arrache. Il est l'auteur du Petit Dictionnaire énervé de la mafia (1)...
 
Docteur en science politique à l’Université Paris I, secrétaire  général, de 2008 à 2012, de l’Observatoire Géopolitique des Criminalités, enseignant-conférencier dans les écoles les plus prestigieuses, Fabrice Rizzoli est tout sauf un débutant en matière de crime organisé. Non pas qu’il en soit une tête pensante. Pas plus qu’un exécutant. Il se contente d’en être l’un des experts les plus redoutables. 

Votre regard sur la violence insulaire ?
Si on considère la violence en général, pour la Corse on peut l’expliquer de différentes manières. Je veux bien croire qu’il y ait une tradition où l’on règle les litiges par les armes. Mais elle s’exerce en déviance de l’état de droit, c’est l’explication sociologique de la violence faite par soi-même. Et c’est malheureusement ce que l’on retrouve dans la mafia. Les gens confondent les deux. Mais bien sûr, il n’y a pas que cette seule manière d’appréhender le phénomène. Il ne faudrait pas oublier la violence du crime organisé ou le nationalo-terrorisme.

Faites-vous une différence entre cette violence et les actes violents

commis sur le reste du territoire ?

Énorme ! En Corse trente meurtres ou tentatives par an depuis quinze-vingt années pour 300 000 habitants. Idem à Marseille mais pour deux millions d’habitants. Et en parlant là des faits à peu près reliés au crime organisé. Le problème de la Corse, c’est la quantité, et ça fait forcément mal quand on regarde dans le rétro. La Corse est plus gangstérisée que les autres régions. Je suis surpris que l’on s’en étonne.
 
Les tueurs prennent de plus en plus de risques. Faut-il y voir une « urgence » de la violence ?
S’il n’y a pas davantage d’homicides sur des femmes ou des enfants, c’est que les Corses ne sont pas nombreux. L’urgence de la violence ? Peut-être. Elle s’appelle Padduc, recomposition des clans avec l’émiettement de la Brise de mer au nord et l’assassinat de Jean-Jé Colonna au sud. Il y a des urgences internes aux clans.
À ce propos, vous proposez l’établissement d’une loi…
Une loi sur des collaborateurs de justice, que l’on appelle à tort, les repentis. C’est la seule manière de comprendre ce qui se passe en interne dans les clans corses. À la clé, la possibilité de témoigner sur leur travail et de vivre sous une autre identité pour le restant de leurs jours. En Italie, 3 000 mafieux sont ainsi sortis du système pour rentrer dans un programme où ils sont protégés. Aucun ne s’est jamais fait
descendre. Si le sicaire, est menacé dans une guerre de clans, qu’il est au pied du mur, il le fera. Mais on ne le lui propose pas. L’état de droit en Corse récupérerait de la légitimité.
 
Peut-on parler d’une mafia propre à l’île ?
On ne sait pas répondre à cette question, parce qu’en France, il n’y a pas de laboratoire indépendant, scientifique, qui étudie ce type de phénomène.
Tant que nos procureurs seront nommés par le ministre de la justice et les procureurs généraux en conseil des ministres, nous n’aurons pas une justice d’enquête indépendante. Il sera impossible de connaître l’ampleur réelle du lien entre crime organisé et politique. Or l’un des fondements de la mafia, c’est justement d’être en symbiose avec la politique.
 
152 définitions ; 210 pages ; éditions de l’Opportun
152 définitions



Dans votre Petit dictionnaire énervé de la mafia vous identifiez les caractéristiques de celle-ci en Italie. En France on stagne, pourquoi ?
Je peux effectivement vous dire ce qu’est la mafia en Italie. Mais pas ce qu’elle est en Corse. On est dans le fantasme. Soit ça n’existe pas. Soit tout est mafia. Et ça reste le point fondamental. On pourrait arriver en disant ce type est mafieux ou il ne l’est pas… Cela se passe ainsi en Italie où les complices sont poursuivis ou condamnés pour concours externe en association mafieuse. En France, il manque une série d’outils juridiques.
 
Cela changerait la donne ?
Et comment ! Il faudrait d’abord commencer par mettre à la poubelle le délit d’association de malfaiteurs pour créer un nouveau délit d’association criminelle. Le but, arriver à montrer en droit qu’il existe des groupes structurés, en Corse notamment. Pour y parvenir, il faudrait que les services enquêteurs fassent des enquêtes patrimoniales sur les biens, basées sur une loi de confiscation administrative. C’est en place en Italie. Pas en France.
 
Mais des juridictions comme la JIRS ?
La JIRS utilise la confiscation pénale qui n’est pas assez efficace pour lutter contre le crime organisé. Pour donner une idée, en France 300 millions d’euros ont été saisis ces 18 derniers mois. Contre 6 milliards en Italie sur la même période ! Cela pour une raison simple : avec le système de confiscation pénale, il faut pouvoir prouver que le bien a une origine criminelle liée aux gangsters. En d’autres mots, il faut prouver que le criminel professionnel corse a bien acheté la boîte de nuit grâce à du trafic de stups. Sauf que la dite boîte de nuit n’est pas à son nom. Ces gens-là sont tout sauf des cons ! Ce n’est pas ainsi qu’il faut procéder.

Comment alors ?
En inventant une confiscation administrative préventive anti-crime organisé. Et en faisant une enquête judiciaire sur un groupe de personnes pour établir qu’elles forment une association criminelle. Dès lors, la confiscation administrative que je prône peut jouer son rôle à plein.
Quand j’avance cela, nombre d’interlocuteurs m’opposent un renversement de la preuve. Pourquoi pourrait-on, dans le droit fiscal, renverser sans cesse la preuve et pas lorsqu’il s’agit de criminels ?

Dans nos colonnes, Claude Choquet a évoqué ce dispositif de confiscation
pénale. Cela vous fait réagir…
La grille de lecture fourmille de codes. Quand Choquet dit qu’il faut « rattacher des possessions illicites à des infractions et que c’est beaucoup plus long », il zoome sur le problème de la confiscation pénale. Celle-là même qui contraint à faire la preuve du lien entre le bien et le criminel. A contrario de la confiscation administrative ou confiscation sans condamnation pénale du propriétaire Qui permet, elle, de saisir les biens des prête-noms, des complices. Mais comme cela s’avère compliqué, on se contente de mettre les gens en prison. Dans l’interview de Choquet, il y a un aveu de faiblesse pas tout à fait conscient, lorsqu’il affirme que la Jirs « essaie de mettre en œuvre le démantèlement des groupes criminels et la saisie des patrimoines… Il ne faut pas essayer, mais le faire !
 
Justement, ce qu’on reproche notamment à la Jirs, c’est de mettre trop vite au trou…
Parce que c’est complexe une enquête, alors on met les gens en prison en attendant qu’ils craquent. Le problème des Jirs, de la justice, de l’enquête française ? Elles sont trop basées sur l’aveu, la reine des preuves. Et un criminel professionnel a tout intérêt à ne pas avouer. Autant la Jirs représente un vrai progrès en matière de crime organisé, dans la mesure où elle a une dimension collégiale, autant elle peut abuser parfois de la détention préventive. Ce qui augmente le sentiment de persécution des Corses. Il faudrait boucler une fois qu’on a toutes les preuves, ce qui permettrait de moins dépayser les affaires. Mais il y a un manque de moyens…
 
La tâche reste ardue…
Il n’y a ni fatalité ni prédisposition culturelle indélébile. Ce que je propose, c’est que le pouvoir politique crée des dispositifs pour que la société corse se réapproprie le territoire. Avec une loi montrant au peuple corse que le crime ne paie pas. Et en réutilisant à des fins sociales les biens liés au crime organisé.

En la matière, l’Italie est précurseur…

À ce titre, elle est davantage un pays de l’anti-mafia que de la mafia. En France, quand l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis revend, l’argent va dans les caisses de l’État, ça ne peut pas marcher. Si demain, par exemple, on confisque des champs d’oliviers, il faut les mettre en coopérative sociale pour produire l’huile de la légalité.
L’Italie redistribue en ce sens. Avec des boutiques sur son territoire, mais aussi hors de ses frontières.
 
À part Hollande et Sarkozy, peu de candidats à la présidentielle abordent la question de la criminalité organisée. Un terrain si miné qu’on ne puisse en faire un axe de programme ?
Hollande est très bien informé, a des chiffres justes. Il nuance, parle de crime, crime organisé, bandes, trafics et évoque un fléau qui frappe l’île « mais aussi beaucoup de quartiers de notre pays ». Il fait donc un effort de non-banalisation. Quand il dit que « les dossiers judiciaires doivent pouvoir être traités en Corse », il a un esprit scientifique. Ça coince lorsqu’il préconise de renforcer les effectifs de gendarmes. J’aurais préféré qu’il s’attache à confisquer les biens des criminels. Pour Sarkozy, la mesure-phare consiste à limiter la détention des armes légales. Quand on sait qu’un professionnel achète une arme pour tuer une fois…
 
L’État s’arange-t-il de cette criminalité organisée…
Pour l’État, la menace n° 1, c’est le terrorisme. Ce n’est pas que ça l’arrange, mais il est plus à l’aise dans la lutte contre le terrorisme. Et d’ailleurs, l’État a terrassé le nationalisme. Aujourd’hui, il reste des gangsters. On s’est servi des mecs du crime organisé pour balancer des natios. Mais en échange, il a fallu donner des appels d’offres…
 
A.-C. CHABANON
achabanon@corsematin.com

1. 152 définitions; 210 pages ; éditions de l’Opportun
2. Jirs : juridiction interrégionale spécialisée

lundi 9 avril 2012

FLARE France à Strasbourg


Avec les produits issus des biens confisqués au crime organisé (ethicando) , pour une fois le crime ne paie pas
Jeudi 12 avril 19H30
Galerie Nocturne, 4 rue Graumann, Strasbourg
Caffé Italia Off, une association culturelle qui souhaite promouvoir des échanges avec l'Italie et une approche avec les cultures de ce pays un peu moins stéréotypée, organise une rencontre avec Fabrice Rizzoli, représentant de FLARE France (Freedom, Legality And Rights in Europe) et auteur du "Petit Dictionnaire énervé de la mafia" (L'Opportun 2012), sur "Libera Terra: pour une fois le crime ne paie pas".
Au milieu des territoires mafieux, Libera, un réseau d'un millier d'associations anti-mafieuses, gère des coopératives sociales et agricoles à partir des biens confisqués à la mafia. La rencontre sera suivie d'un verre autour de quelques "tarallucci" e "bruschette" de Libera Terra, des produits cultivés sur les terres confisquées aux boss, au goût de légalité, de rachat et de liberté
A vingt ans de l'assassinat de Giovanni Falcone et de Paolo Borsellino et à trente ans de ceux de Pio La Torre et Carlo Alberto Dalla Chiesa, il s'agit de repenser autrement les modes de lutte contre la (et les) mafias. La rencontre aura lieu le jeudi 12 avril à 19h30, à la Galerie Nocturne, 4 rue Graumann, Strasbourg. L'entrée est libre.

dimanche 8 avril 2012

Pâques sanglantes en Corse: Jo Sisti et Jean Louis Chiodi abattus


La Corse a connu ce week-end une terrifiante flambée de violence.

Samedi 7 avril, vers 2 heures du matin, une importante explosion a retenti à quelques dizaines de mètres du commissariat et de la préfecture d'Ajaccio, sans que les deux bâtiments n'apparaissent cependant comme visés. La bombe, placée devant un restaurant de la rue Fiorella, en plein coeur d'Ajaccio, a blessé gravement un le propriétaire de l'établissement, âgé de 61 ans. A l'heure où sont écrites ces lignes, ce dernier, inconnu des services de police, est toujours entre la vie et la mort.
Impossible en l'état actuel des choses d'avancer une quelconque hypothèse pour expliquer cet attentat, intervenu dans une zone relativement fréquentée, de la cité ajaccienne.

Dimanche 8 avril, aux alentours de 8 heures du matin, ce sont deux hommes qui sont tombés sous les balles de tueurs sur une piste en terre située près du village de Pietroso, sur les premiers contreforts de la plaine orientale, en Haute Corse. Les victimes sont tombées dans un véritable guet-apens, succombant à plusieurs décharges de chevrotines et de gros calibres, les touchant à la tête et à l'abdomen.
Jo Sisti, éleveur de 59 ans et Jean Louis Chiodi, commerçant de 51 ans étaient beau-frères. Le premier, figure de premier plan du nationalisme corse dans les années 90, ancien secrétaire général de l'Accolta Naziunalista Corsa, avait un temps siégé à l'assemblée de Corse.
En novembre dernier, il avait occupé le devant de la scène médiatique, voulant négocier la reddition de son fils, recherché par les autorités pour un trafic de machines à sous, qui avait ouvert le feu sur des hommes du GIGN venus l'interpeller. Sisti avait alors expliqué le geste de son fils par le climat de violence pesant sur la plaine orientale, indiquant que ce dernier avait agi par méprise, craignant pour sa vie à la vue d'un groupe d'hommes armés et cagoulés pris qu'il avait pris pour ses assassins. Dans cette affaire, le fils de Jean Louis Chiodi avait également été mis en examen.
Le procureur de la République, dépêché sur les lieux a souligné la brutalité de l'exécution. Il a également fait part de ses préoccupations, notamment au sujet de la plaine orientale, où assassinats et interpellations se succèdent à une cadence infernale depuis quelques années maintenant.
Un phénomène qui en l'état actuel de nos connaissances, ne semble pourtant pas près de s'estomper...

Pour en Savoir plus : Libération, Le Monde

Lyon: un réseau de blanchiment découvert et démantelé

En février, un camion a été intercepté à Bollène (Haut Vaucluse); il dissimulait 450 000 euro en liquide dans le camion. 700 000 euro ont été retrouvé au domicile d'une des personnes interpellées et le réseau de blanchiment d'argent lié au trafic de stupéfiants a été demantelé. Le trafic s'organisait entre l'Italie et le Maroc: en Italie le chauffeur récupérait l'argent après avoir livré des tomates puis l'argent était acheminé en partie en Suisse puis au Maroc.

jeudi 5 avril 2012

ITW Radio France International

Alors que se tient aujourd’hui, mardi 3 avril 2012 à Paris une conférence sur les phénomènes mafieux, le Parlement européen vient pour sa part de se doter d’une commission spéciale chargée d’enquêter sur le crime organisé en Europe. Son mandat d’un an lui permettra d’étudier et d’évaluer l’impact de ce phénomène sur l’économie et la société européenne. Détournement de fonds publics, blanchiment d’argent, infiltration du système financier. Les parlementaires estiment que les conséquences sont sous-estimées au sein de l’Union européenne. Que faut-il attendre de cette commission spéciale ? Elément de réponse avec Fabrice Rizzoli, représentant en France de l'ONG FLARE, un réseau d’organisations de la société civile contre le crime organisé en Europe.

Cliquez : ITV

ALLO BRUXELLES 03/04 Fabrice RIZZOLI

(04:05)