"L'Union européenne devrait favoriser... l'utilisation des patrimoines criminels confisqués au bénéfice de la communauté" cit. Commission européenne contre le crime organisé

mercredi 22 avril 2015

Compte-rendu de la soirée « Razzia sur la riviera : razzia sur la France? » du 15 avril 2015

Crim'HALT
Fabrice Rizzoli, Président de Crim'HALT
Un peu moins d'un mois après la première conférence organisée par Crim'Halt, un café-débat était organisé le 15 avril, au Paris Nord Café, et réunissait une vingtaine de personnes. Celui-ci s'articulait autour des travaux de deux intervenantes, Hélène Constanty, journaliste à Mediapart et membre d'Anticor, et Céline Cael, chargée de recherche au Centre de formation au Management du Ministère de la Défense, avant de laisser place au traditionnel échange entre le public et les intervenantes.
            Après deux ans d'enquête, Hélène Constanty avait publié, au début du mois, un ouvrage Razzia sur la Riviera[1] portant sur les phénomènes de corruption, ainsi que sur l'implantation croissante d'acteurs  criminels d'origine étrangère sur la Côte d'Azur.

"La mafia, c'est comme le nuage de Tchernobyl, elle s'arrête à nos frontières".

C'est en reprenant ces mots qu'Hélène Constanty débutait son intervention. A cet égard, Franco Roberti,  le procureur national antimafia italien, interrogé dans le cadre de l'ouvrage, relevait l'attitude négationniste de la France. Si le phénomène des réfugiés mafieux italiens n'est pas nouveau, en témoigne la production d'un rapport parlementaire au début de la décennie 1990[2], ces acteurs criminels auraient développé leurs activités sur le territoire français afin de contribuer au blanchiment de leur argent sale, multipliant et croisant les circuits légaux et illégaux, afin d'opacifier leurs activités lucratives. La découverte de ces circuits serait encore  complexifiée par les carences de la coopération franco-italienne sur le sujet. En effet, comment imaginer que les entreprises criminelles ne se soient pas adaptées au phénomène de la mondialisation ? Devenues des organisations transnationales, il paraît peu probable qu'elles n'aient pas réussi à implanter certaines de leurs activités en France.
Partant de ce postulat et loin de circonscrire son investigation aux mafias italiennes, Hélène Constanty évoquait les acteurs criminels d'Europe de l'Est, mais surtout les pratiques transactionnelles officieuses entre des acteurs politico-administratifs et des acteurs économiques de réputation douteuse, à l'image de l'obtention de permis de construire. S'appuyant sur son ouvrage composé de sept enquêtes, l'auteur développait la problématique de la corruption politique à grand renfort d'exemples cocasses.
            Transition était ainsi faite avec l'intervention de Céline Cael. Cette jeune chargée d'étude publiait, en janvier 2015, un ouvrage La transparence financière des élus politiques français[3], à la suite d'un mémoire de recherche initié en septembre 2013 au sein de l'Institut d'Etudes Politiques de Lille et d'Audencia Nantes. La présentation de ses travaux permettait ainsi d'élargir la problématique précédente, à travers l'analyse des mesures prises par le pouvoir politique, en 2013, afin de lutter contre les fraudes politico-financières, dans un contexte marqué par la multiplication des scandales, à l'image des déboires judiciaires de l'ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac. Abordant notamment l'action de la Haute Autorité pour la Transparence Financière de la Ve République, l'ouvrage s'appuie sur deux axes principaux. Un premier axe institutionnel permet l'étude des productions normatives et dresse un premier bilan de l'action de la Haute autorité limitée par des prérogatives restreintes.
Le second axe, politique, s'appuie majoritairement sur des entretiens et permet une analyse des représentations des élus locaux et nationaux, sur la problématique de la transparence financière. A l'issue de sa démarche analytique, l'auteur nous proposait quelques pistes afin de lutter contre les phénomènes de corruption politique, ouvrant ainsi le débat  sur les liens entre professionnalisation du personnel politique et pratiques corruptives.





[1] CONSTANTY Hélène, Razzia sur la Riviera: enquête sur les requins de la Côte-d'Azur, éd. Fayard, coll "Doc. témoignage", paru le 08/04/15.
[2] Voir  d'AUBERT François (président) et Gallet François (rapporteur), Les moyens de lutter contre les tentatives de pénétration de la mafia en France (rapport n°3251), commission d'enquête de l'Assemblée Nationale (neuvième législature),  remis à la présidence le 27 janvier 1993.
[3] CAEL Céline, La transparence financière des élus politiques français: Les conséquences des mesures législatives de 2013, éd. L'Harmattan, coll. "Logiques sociales", paru en janvier 2015.

jeudi 9 avril 2015

Soirée « Razzia sur la riviera : razzia sur la France? »

Soirée débat"Razzia sur la riviera : razzia sur la France?"

Mercredi 15 avril 2015
20h30
Avec Hélène Constanty journaliste membre d'Anticor 





Avec Céline Cael qui présentera ses travaux : La transparence financière des élus
Au Paris Nord Café,
17 rue de Dunkerque
75010 Paris
Métro gare du Nord
Salon au 1er étage consommation obligatoire et repas facultatif
Crim'HALT comme Alternative : les biens des criminels professionnels doivent être redistribués à la société civile
Anticor, pour l'éthique en politique